« Avec le courage d'un lion » : Le nouvel insigne du NCSM Frédérick Rolette
Par MRC
Chaque insigne officiel créé pour les Forces armées canadiennes (FAC) est le fruit d'un long travail de recherche et de création artistique.
Le dernier en date, celui du NCSM Frédérick Rolette (le cinquième navire de patrouille extracôtier et de l'Arctique du Canada (NPEA)), a été récemment achevé à l'Autorité héraldique du Canada (AHC) et comprend divers éléments inspirés du patrimoine militaire canadien.
« L'héraldique fait appel à l'imagination et même à des créatures imaginaires pour transmettre des histoires complexes et des concepts abstraits », explique Bruce Patterson, héraut d'armes adjoint du Canada.
« Pour le NCSM Frédérick Rolette, les caractéristiques personnelles, les antécédents et la renommée de son homonyme sont incarnés par la simple image d'un lion de mer héraldique tenant un sabre », poursuit-il.
Né à Québec le 23 septembre 1785, Frédérick Rolette est décrit comme un marin canadien-français audacieux, tenace et courageux, selon les dépêches historiques. Ces descriptions ont profondément inspiré l'insigne, notamment le lion de mer et le sabre héraldiques.
Le sabre de Rolette est actuellement exposé au Musée naval de Québec.
« Ce sabre a été offert au Lieutenant Frédérick Rolette de la Marine provinciale en 1815 pour ses exploits et sa bravoure lors la Guerre de 1812 », explique Samuel Venière, historien et chargé de projet au Musée naval de Québec.
« Peu après la guerre, un groupe d’amis et autres citoyens ont récolté une somme de 50 guinées [un monnaie utilisée par les colonies britanniques en Amérique du Nord à l'époque] pour lui donner ce sabre particulier, dont la lame en acier fin est richement décorée de figures mythologiques et dont le fourreau est fait de cuivre dorée incrusté de peaux de crocodile », ajoute-t-il.
Un processus créatif et collaboratif
Un insigne principal commence par une demande de la Direction – Histoire et patrimoine (DHP) envoyée à l’AHC, qui est responsable de l'héraldique au Canada et qui fait partie du Bureau de la gouverneure générale. Le projet est alors confié à un héraut qui travaille avec l'unité militaire pour créer un concept. La conception de l'insigne (souvent appelé « écusson » dans la marine) du NCSM Frédérick Rolette a débuté en mars 2023 et a nécessité d'importantes recherches, notamment des consultations avec la Marine royale canadienne et les descendants de Frédérick Rolette.
Un artiste héraldique qualifié, selon une tradition héraldique qui se perpétue encore aujourd'hui, peint l'insigne à la main. Les dernières retouches, comme le lettrage, sont effectuées par un calligraphe.
Chaque insigne est accompagné d'une description complémentaire, appelée blason, qui explique le symbolisme en utilisant le langage héraldique. Une fois terminé, chaque insigne est examiné par le Héraut d'armes (AHC) et l'Inspecteur des drapeaux consacrés et des insignes des FAC (à la DHP) avant d'être présenté à la gouverneure générale pour approbation officielle.
L'insigne précédent des NPEA, pour le NCSM William Hall, a été achevé l'été dernier et représente un canon. William Hall est le premier Néo-Écossais à recevoir la Croix de Victoria et c'est la première fois dans l'histoire du Canada qu'un navire de guerre est nommé en l'honneur d'une personne d'origine africaine.
L'insigne du sixième NPEA du Canada, le NCSM Robert Hampton Gray, est le suivant. Il est en phase finale de production et sera dévoilé prochainement.