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Sauver des vies sous la surface 

Grâce à des simulations pratiques, des exercices de triage et de déplacement de blessés, VIPERFISH MERCY renforce la préparation opérationnelle en matière de SUBSAR, favorise la collaboration multinationale et consolide le leadership du Canada dans le domaine de la médecine sous-marine et de la sécurité maritime.
LE CPL BRIAN LEVESQUE

Sauver des vies sous la surface

La MRC dirige un exercice multinational de formation médicale sous-marine à Halifax 

Par le Ltv Christopher Lyons,
Maritime Forces Atlantic Public Affairs 

Des participants du Canada ainsi que des alliés et partenaires internationaux en matière de défense prennent part à une formation médicale en recherche et sauvetage de sous-marins (SUBSAR) à bord du NCSM William Hall dans le cadre de l’exercice VIPERFISH MERCY 2025, qui se déroule à Halifax, en Nouvelle-Écosse, du 22 au 29 octobre.
LE CPL BRIAN LEVESQUE

À la fin du mois d’octobre, la Marine royale canadienne (MRC) a transformé le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) William Hall, un navire de patrouille extracôtier et de l’Arctique (NPEA) de classe Harry DeWolf, en pièce maîtresse de l’un des exercices de formation médicale les plus complexes et collaboratifs de son histoire.

Amarré à la Base des Forces canadiennes (BFC) Halifax, le navire a accueilli l’Exercice VIPERFISH MERCY 2025, un exercice entièrement simulé de médecine sous-marine et de gestion de victimes multiples, réunissant des membres des Forces armées canadiennes (FAC), des alliés de l’OTAN et des partenaires internationaux de la défense pour une semaine d’entraînement intensif basé sur des scénarios réalistes. Reconnu comme le plus grand événement annuel de formation médicale de la MRC, cet exercice a mis en valeur le leadership du Canada en matière de médecine sous-marine et son engagement indéfectible envers la sécurité maritime mondiale. 

VIPERFISH MERCY a été conçu pour reproduire l’environnement à haut risque d’une urgence à bord d’un sous-marin en détresse, où le personnel médical doit intervenir rapidement et efficacement dans des conditions confinées et dangereuses. En intégrant le cours de médecine sous-marine à des simulations réalistes de sauvetage, l’exercice a testé tous les aspects, du déplacement des blessés et du triage aux soins à bord et à la coordination avec des équipes multinationales de soutien. L’ensemble de l’exercice s’est déroulé à bord du NCSM William Hall, simulant à la fois les phases de sauvetage en surface et en immersion sans jamais quitter le quai, une approche novatrice permettant une immersion complète tout en assurant une maîtrise logistique optimale.

Ce qui a distingué l’exercice cette année, c’est son envergure véritablement internationale. Neuf candidats médicaux provenant de six pays — Singapour, Australie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Israël et Malaisie — se sont joints à leurs homologues canadiens, appuyés par du personnel venu d’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Marine des États-Unis. Ce niveau de participation multinationale a souligné le rôle du Canada en tant que partenaire de confiance dans les opérations de recherche et sauvetage sous-marins (SUBSAR) et a renforcé l’importance de l’interopérabilité dans les interventions d’urgence en mer. Cette collaboration témoigne non seulement d’une préparation commune, mais aussi de la confiance et du respect que le Canada inspire au sein de la communauté mondiale de la défense. 

Les équipes médicales ont été chargées de gérer des scénarios simulant des événements avec de nombreuses victimes, incluant le sauvetage de dizaines de membres d’équipage d’un sous-marin en panne. Ces exercices exigeaient non seulement des compétences techniques, mais aussi de l’adaptabilité, du travail d’équipe et de la résilience. Les étudiants du cours de médecine sous-marine SubMed et les cliniciens des FAC ont travaillé côte à côte, affrontant les défis des espaces confinés, des ressources limitées et des décisions à prendre dans des délais critiques. Le résultat : une démonstration puissante d’une formation centrée sur l’humain, où l’innovation rencontre la compassion et où chaque action est guidée par l’impératif de sauver des vies. 

Le succès de VIPERFISH MERCY 2025 ne s’est pas seulement mesuré à la précision des simulations, mais aussi à la profondeur de la collaboration et de l’innovation qu’il a favorisée. L’exercice a réuni un groupe diversifié de professionnels médicaux et de marins, chacun apportant une expertise unique à une mission commune : sauver des vies dans les environnements les plus hostiles. Le réalisme des scénarios — espaces confinés, conditions simulées de pression et dynamique de victimes multiples — a poussé les participants à s’adapter rapidement, à communiquer clairement et à agir sous pression. Ces conditions reflétaient les défis des urgences sous-marines réelles, où chaque seconde compte et où la coordination est cruciale. 

LE CPL BRIAN LEVESQUE

Ce qui a rendu cet exercice particulièrement marquant, c’est l’utilisation de plateformes navales modernes comme le NCSM William Hall, équipé de modules médicaux pour soutenir le triage et les soins à bord. La polyvalence du navire a permis des transitions fluides entre les simulations de sauvetage en surface et en immersion, créant un environnement d’entraînement dynamique qui a mis à l’épreuve à la fois les compétences individuelles et la cohésion des équipes. L’intégration de protocoles médicaux avancés aux opérations navales illustre la capacité de la MRC à innover et à évoluer, garantissant que son personnel dispose non seulement d’une expertise technique, mais aussi de l’adaptabilité nécessaire pour faire face aux crises réelles.

La présence de participants internationaux a ajouté une dimension essentielle de complexité et d’authenticité. Cette collaboration multinationale n’était pas simplement symbolique : elle était opérationnelle. Elle a démontré comment les forces alliées peuvent unir leurs efforts pour partager des connaissances, harmoniser leurs procédures et bâtir la confiance en vue de missions conjointes. Ce faisant, VIPERFISH MERCY a renforcé le rôle du Canada en tant que leader en matière de préparation médicale sous-marine et partenaire fiable pour la sécurité maritime mondiale. 

Le leadership a joué un rôle clé dans la réussite de l’exercice. Le commodore Jacob French, commandant de la Flotte canadienne de l’Atlantique, a souligné la valeur stratégique de cette formation, notant que l’Exercice VIPERFISH MERCY 2025 reflète le dévouement de la MRC à l’excellence opérationnelle et le leadership du Canada en matière de préparation médicale sous-marine. Le capitaine de vaisseau Preston McIntosh, chef d’état-major du commandement de la composante maritime, a abondé dans le même sens, insistant sur l’importance de répéter les protocoles de gestion de victimes multiples dans des conditions réalistes et sur la force des partenariats mondiaux du Canada. 

En une simple semaine, VIPERFISH MERCY a accompli ce que peu d’exercices peuvent réaliser : rassembler des nations, tester des capacités critiques et réaffirmer les valeurs qui définissent les Forces armées canadiennes : professionnalisme, préparation et partenariat. Cet exercice était bien plus qu’un entraînement. C’était une démonstration que le Canada est prêt à diriger, à collaborer et à intervenir lorsque des vies sont en jeu sous la surface de la mer. 

Des couloirs confinés d’un sous-marin simulé à la scène élargie de la coopération internationale en matière de défense, VIPERFISH MERCY 2025 a été un succès retentissant. Il nous rappelle qu’en période d’incertitude la préparation est primordiale, et que lorsque l’appel de détresse retentira, le Canada sera prêt.