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Chronique de l'aumônier : Avez-vous assez de paix pour vous battre ?

One of Lt(N) Clarke Dixon’s motorcycles, seen “at peace”.
SOUMIS

Chronique de l'aumônier : Avez-vous assez de paix pour vous battre ? 

Par le Ltv Clarke Dixon,
Aumônier, FMAR(A) et FOIA 

Pendant mes années de formation, les Canadiens étaient fiers du maintien de la paix, mais nous reconnaissons tous que les Forces armées canadiennes (FAC) doivent être prêtes au combat. Nous exerçons le métier des armes et avons tous été entraînés à tirer avec un C7. Même si nous aspirons à la paix, quel que soit notre métier, nous sommes entraînés à prendre une arme et à nous battre. À une exception près : les aumôniers. Nous ne sommes pas autorisés à porter des armes. 

Si les aumôniers ne sont pas autorisés à porter des armes, cela signifie-t-il que nous n'apportons rien au combat ? Au contraire, nous sommes là pour vous aider à combattre. Je m'explique. 

Dans la langue hébraïque, un mot est souvent traduit par « paix », à savoir shalom. Si être en paix peut sembler une bonne chose, shalom est bien meilleur.

On peut dire que mes deux motos sont en paix lorsqu'elles sont dans la remise. Elles sont en revanche dans un lieu de shalom lorsqu'elles sont sur la route et que toutes leurs pièces fonctionnent ensemble. La paix est souvent définie comme l'absence de conflit. Le shalom, quant à lui, est la présence de l'harmonie et de la complétude, des choses qui sont dans le meilleur état possible. Les motos sont faites pour être conduites. Les bateaux sont faits pour naviguer. Les hélicoptères sont faits pour être pilotés. La vie est faite pour être vécue. Un jour, nous reposerons en paix, mais en attendant, nous pouvons vivre dans le shalom.

L'hiver dernier, l'une de mes motos a refusé de démarrer, malheureusement c'était celle avec les poignées chauffantes. Le problème venait peut-être d'une petite pièce, mais il suffit d'une pièce cassée pour détruire l'espoir du shalom.

Il suffit d'un souci, d'une relation tendue, d'un conflit interpersonnel, d'un conflit intérieur ou même d'une pensée pour détruire notre shalom. Nous nous apercevons alors que nous ne sommes pas prêts à nous présenter au travail. Nous ne sommes pas prêts à nous battre. Nous ne sommes peut-être pas prêts à nous présenter à notre famille et à nos amis.

La famille, les amis, les collègues de travail et les communautés religieuses peuvent être de grandes sources de soutien pour nous aider à vivre dans le shalom. Malheureusement, la famille, les amis, les collègues et les communautés religieuses peuvent aussi être la raison pour laquelle nous avons besoin de soutien. Parfois, vous avez besoin de quelqu'un d'autre. Nous, les aumôniers, sommes là pour vous. Nous pouvons être ce quelqu'un d'autre. Vous pouvez parler de tout et de rien. Nous vous écouterons. Tu peux te défouler, tu peux pleurer. Nous ne vous jugerons pas. Vous pouvez parler de vos croyances et de la façon dont elles vous aident, ou de la façon dont elles ne semblent plus avoir de sens. Oui, nous pouvons aussi participer à ces discussions religieuses, mais nous n'y sommes pas obligés. Nous sommes simplement là pour vous, pour vous aider à trouver la paix, pour vous aider à vous appuyer sur le shalom.

Les guerres sont mieux menées à partir d'un lieu de paix. L'un des rôles de l'aumônier est de vous aider à trouver la paix, afin que vous soyez prêt à travailler, prêt à combattre et prêt à être pleinement présent à la maison.