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Le Musée naval accueille des vétérans pour commémorer les 35 ans du déploiement dans la guerre du Golfe

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Le Musée naval accueille des vétérans pour commémorer les 35 ans du déploiement dans la guerre du Golfe 

Par Nathan Stone,
L’équipe du Trident 

Le 24 août 1990, trois navires de la Marine royale canadienne (MRC) ont pris la mer pour le golfe Persique dans le cadre d'une coalition de 42 nations s'opposant à l'invasion du Koweït par l'Irak. Trente-cinq ans plus tard, le Musée naval d'Halifax a réuni les anciens combattants de cette mission afin qu'ils partagent leurs souvenirs et rendent hommage à leurs efforts. 

Le Vam (à la retraite) Duncan Miller, à gauche, a reçu une bannière des mains du président de l'association des vétérans du golfe Persique du Canada, Harold Davis.
ARIANA HOUSE

Les navires canadiens de Sa Majesté (NCSM) Athabaskan, NCSM Terra Nova et NCSM Protecteur ont constitué une partie essentielle de la flotte de la coalition. Arrivés dans le golfe le 1er octobre 1990, ils y sont restés jusqu'en mars 1991, après la fin du conflit.

Les vétérans des navires et leurs familles ont assisté à l'événement qui s'est déroulé dans la salle Mr. Mac de la tour Tribute dans l'après-midi du 28 août. Le musée avait aménagé l'espace avec des objets datant de leur déploiement dans le cadre de l'opération Friction et un diaporama présentait des photos des navires et de leurs équipages.  

Une place de choix a été accordée à une longueur de corde que les marins canadiens utilisaient pendant le déploiement pour marquer les jours en mer en l'ornant de rubans de couleur. À côté de cette corde se trouvait une nouvelle corde, sur laquelle les vétérans présents pouvaient apposer des rubans portant leur propre nom. 

La directrice du Musée naval d'Halifax, Jennifer Denty, a déclaré que le musée conserverait la nouvelle corde pour commémorer l'événement. Elle a ajouté qu'elle espérait que l'exposition de la collection de la guerre du Golfe inciterait les vétérans à faire don de leurs propres souvenirs. 

La foule a passé la majeure partie de l'événement à socialiser, à discuter et à échanger des anecdotes avec de vieux amis tout en admirant les expositions du musée.  

L'événement a été organisé en partenariat avec l'Association des vétérans du golfe Persique du Canada. Son président, Harold Davis, s'est adressé à la foule et a souligné le travail d'équipe qui a permis aux trois navires canadiens d'être prêts à assumer plus que leur part de la mission. 

« Les chantiers navals ont accompli un travail remarquable, tout comme la base de Shearwater avec les Sea Kings qui nous ont accompagnés. C'est en partie grâce à cela que nous avons pu effectuer 25 % des interceptions avec seulement trois navires. » 

L'interception des navires irakiens qui tentaient de contourner le blocus et l'inspection des cargaisons dans la région ne représentaient qu'une petite partie des responsabilités des forces opérationnelles canadiennes. Lorsque les États-Unis ont lancé l'opération Desert Storm le 17 janvier 1991, le commandant du groupe opérationnel naval canadien, le vice-amiral (à la retraite) Duncan Miller, a été chargé de prendre le contrôle de la force logistique de la coalition.  

Il est ainsi devenu le seul officier issu d’une autre marine que la marine américaine à se voir confier un rôle de commandant de guerre pendant le conflit, tâche qu'il a assumée depuis l’Athabaskan, qui lui servait de navire de commandement.

Les trois navires canadiens ont continué à se distinguer tout au long du déploiement.  

Lorsque l'USS Princeton a heurté une mine au large du Koweït, près de la ville de Koweït, le NCSM Athabaskan, grâce à son sonar de déminage, a guidé le navire hors du champ de mines.

Le NCSM Terra Nova a escorté plus de navires à travers le détroit d'Ormuz que tout autre navire de guerre de la coalition, tandis que le NCSM Protecteur a été l'un des navires de ravitaillement les plus actifs, ravitaillant 70 navires de 10 nations différentes.

ARIANA HOUSE

La contre-amirale Josée Kurtz a également assisté à l'événement. Elle s'est souvenue avoir été une jeune officière en formation pendant la guerre du Golfe, observant les préparatifs depuis l'École de la flotte, puis apprenant plus tard les exploits de la force opérationnelle. 

« Depuis ma chaise d'étudiante inexpérimentée, j'ai vu l'effervescence qui régnait dans le chantier naval pendant les préparatifs… Tous ceux qui se trouvaient dans cette salle de classe auraient fait n'importe quoi pour naviguer à bord de l'un de ces trois navires. » 

Elle a décrit les efforts « herculéens » qui ont été déployés pour préparer la force opérationnelle en seulement deux semaines, ajoutant qu'il est tout aussi vital aujourd'hui pour la marine de constituer rapidement une force. 

Le Vam (à la retraite) Miller était également présent. On lui a remis une bannière qui avait été accrochée à Ottawa pour le 25e anniversaire de la guerre du Golfe, un cadeau des membres de l'Association des vétérans du golfe Persique du Canada. 

Il a évoqué le caractère exceptionnel de cette mission et le fait que « des milliers de personnes se sont massées dans les rues » de Halifax pour voir les navires partir. 

Il a salué la disponibilité des équipages et leur « collaboration et coordination » exemplaires pendant le déploiement, des qualités qui, selon lui, caractérisent toujours la MRC. 

« Davantage de Canadiens devraient le savoir. C'est ainsi que la marine était présente à l'époque. C'est ainsi que la marine est présente aujourd'hui. »  

Pour le Vam (à la retraite) Miller, il n'y a pas de meilleur exemple de déploiement naval canadien. 

« Je la qualifie d'opération la plus réussie de l'histoire de la marine canadienne, car nous sommes tous revenus. »