Le NCSM Ville de Québec est à l’avant-plan de l’instruction en transfusion de sang de masse
Par la Capt Christine MacNeil

LE CPL BRENDAN GAMACHE
Le Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Ville de Québec est passé par la mer Rouge et le détroit de Bab el Mandeb alors qu’il faisait le tour du monde pendant son déploiement dans le cadre de l’opération HORIZON. Ce trajet n’est pas entrepris à la légère, car il est considéré comme une des voies navigables les plus risquées au monde. Comme c’est l’habitude dans les FAC, le NCSM Ville de Québec espérait le mieux et planifiait pour le pire. Un de ces plans était d’assigner un médecin militaire généraliste (MMG) à bord pour venir en aide à l’équipe médicale du navire pour cette partie du voyage.
Le MMG, conscient que les équipes médicales du navire ont généralement une expérience limitée dans la manipulation du sang, a décidé d’organiser une simulation de transfusion de sang massive en utilisant les unités de sang à bord une fois la date de péremption dépassée.
En collaboration avec les Services de santé des Forces canadiennes, il a créé un scénario qui établirait une norme en matière d’instruction pour l’avenir. Des listes de vérification et des lignes directrices pour la manipulation en toute sécurité du sang ont été incorporées, et les membres de la chaîne de commandement médicale étaient très enthousiastes à l’idée de cette occasion. Les participants à cette instruction comprenaient les blessés fictifs, l’AM (ou « doc du navire ») et l’ambulancier paramédical (« bébé doc »), ainsi que deux volontaires de l’équipe d’évacuation des blessés, le tout sur la supervision du MMG.
Le scénario a commencé par le son de l’alarme « des blessés, des blessés, des blessés » dans tout le navire. Les deux responsables de l’évacuation des blessés ont été les premiers répondants et ont trouvé un blessé simulé dont le poignet aurait été partiellement amputé par un panneau qui s’était refermé inopinément. Le blessé a été évalué rapidement, puis emmené à l’infirmerie pour traitement. Après une évaluation plus complète par l’AM, il a été déterminé qu’une transfusion de sang était nécessaire, et l’équipe a installé le matériel nécessaire dans l’infirmerie du navire pour réaliser cette procédure (toujours simulée).
Après avoir simulé l’insertion d’un dispositif intraveineux (IV) dans le blessé, le sang a été placé dans un réchauffeur pour atteindre la température appropriée et injecté dans le blessé, que l’on observait attentivement pour détecter tout changement dans son état. Une réaction négative a été observée et l’équipe a rapidement dû cesser la transfusion pour traiter les symptômes. Une fois le patient stabilisé, la seconde poche de sang a été placée et la procédure répétée. Avec la transfusion de deux poches de sang (dans une bouteille vide, alors que le « dispositif IV » était dans le bras du patient), l’équipe du VDQ est devenue la première de l’histoire récente de la MRC à suivre cette instruction.
L’ajout de cette instruction à l’arsenal médical du navire accorde une nouvelle capacité à l’infirmerie. La capacité de transfuser du sang dans un patient en hémorragie permettra à l’équipe médicale de prolonger la période entre la blessure et l’évacuation vers un niveau de soins supérieur, un élément critique lors des opérations dans des environnements isolés et austères. Le VDQ a été le premier navire à suivre cette instruction, mais maintenant que les lignes directrices sont établies et que les avantages de cette instruction sont évidents, il ne sera sûrement pas le dernier.

LE CPL BRENDAN GAMACHE