Les futurs navires de soutien interarmées de la classe Protecteur constituent une capacité essentielle
Par MRC
Les futurs navires de soutien interarmées (NSI) de la classe Protecteur, les plus longs navires jamais construits au Canada avec près de 174 mètres, fourniront à la Marine royale canadienne (MRC) une capacité de ravitaillement fondamental, une capacité limitée de transport et un soutien aux opérations terrestres.
Les deux nouveaux navires sont actuellement en construction et le premier, le futur Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Protecteur, devrait être livré à la MRC en 2025. Protecteur sera le navire principal de la classe, et le deuxième sera nommé NCSM Preserver. Protecteur demeurera sur la côte Ouest tandis que Preserver ira à Halifax.
Selon le capitaine de frégate (Capf) Brian Henwood, directeur de projet des NSI, la structure de la coque du premier navire est désormais terminée avec l’installation récente de postes de ravitaillement en mer. L’affectation des membres de l’équipage a commencé, la plupart devant arriver à l’été 2024.
L’assemblage du second NSI, le futur NCSM Preserver, a débuté en 2022 et 43 des 115 blocs sont en cours de construction. Une cérémonie sera organisée par Seaspan le 27 octobre pour la mise sur cale, un jalon important du processus de construction qui marque la « naissance » du navire. Lors de cette cérémonie, une pièce de monnaie nouvellement frappée est déposée près de la quille, où elle y reste pour la durée de vie du navire, et elle est censée porter chance au navire et à son équipage
« Le NSI procure à la MRC une capacité essentielle qui lui permettra de mener des opérations partout dans le monde sans avoir à compter sur des pays partenaires ou à faire escale dans d’autres pays », explique le Capf Henwood.
« Il sera un élément clé de la capacité du gouvernement du Canada à mener des opérations dans le théâtre d’opérations indopacifique et appuiera les pays alliés et partenaires qui travaillent aux côtés de la MRC, comme l’OTAN ou les forces maritimes multinationales. »
Comme la plupart des navires de ravitaillement, le NSI est en mesure de fournir du carburant, de la nourriture, des fournitures, de l’eau, de l’entretien et du soutien médical.
« Mais [ces navires] peuvent faire beaucoup plus », souligne le Capf Henwood.
Dotés d’un système de gestion du combat complet et d’une suite de communications, les NSI seront en mesure de participer à tout combat, faisant appel à leurs capteurs robustes comme le radar de recherche aérienne 3D et les liaisons 16 et 22 (liaisons de données tactiques chiffrées et résistantes au brouillage) pour soutenir et élaborer une image commune de l’opération. Ils seront également en mesure d’embarquer l’état-major de commandement de groupe opérationnel et auront tous les systèmes de commandement, de contrôle, de communication, d’informatique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance nécessaires pour appuyer le commandant de groupe opérationnel.
Les navires seront armés de deux systèmes d’armes de combat rapproché (CWIS), de quatre postes de tir naval télécommandé et de quatre mitrailleuses lourdes de calibre 0,50 manuelles. De plus, ils seront équipés d’un système de leurre anti-torpille remorquée Nixie, d’un système de détection et de surveillance d’incident chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN), ainsi que d’une citadelle CBRN et de systèmes de filtration.
Ils disposeront de magasins importants leur permettant de transporter des munitions de réapprovisionnement de la flotte, y compris des missiles et des torpilles, et seront également en mesure d’accueillir jusqu’à deux hélicoptères CH-148 Cyclone dans les hangars pour effectuer l’entretien de deuxième ligne des hélicoptères de la flotte.
Les NSI peuvent transporter jusqu’à 60 conteneurs de 20 pieds de long. D’autres navires de la future flotte de la MRC, y compris les navires de combat de surface canadiens (NCSC) et les navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique (NPEA), pourront également transporter des conteneurs propres à la mission.
« Il est possible qu’un NSI puisse transporter plusieurs types de conteneurs de mission et être en mesure d’assister un NCSC ou un NPEA pour changer de rôle dans le théâtre en utilisant des systèmes de mission conteneurisés plutôt que de devoir retourner à nos bases navales à Esquimalt, en Colombie-Britannique, ou à Halifax », explique le Capf Henwood.
« Les NSI seront également un atout stratégique capable de soutenir le transport maritime stratégique pour l’Armée canadienne et l’Aviation royale canadienne. »
Les NSI embarqueront également les nouveaux systèmes de connexion mer-terrede la MRC. Ces chalands autopropulsés modulaires peuvent transporter rapidement à terre de grandes quantités d’équipement, de matériel et de personnel essentiels à la mission. Lorsqu’ils ne sont pas utilisés, ils sont entreposés ou transportés comme des conteneurs d’expédition standard et ont plusieurs utilisations et configurations. Ils sont conçus pour être assemblés à partir du NSI lui-même.
Outre les systèmes et les technologies de pointe d’un navire moderne, les NSI accueilleront un équipage de base de 240 personnes.
Les NSI auront toutes les capacités médicales, y compris un appareil de radiographie, une banque de sang, des installations de laboratoire, une salle de chirurgie, des installations dentaires complètes et deux lits de soins intensifs. Ils auront normalement à leur bord un médecin militaire, un adjoint au médecin, un technicien médical, un dentiste militaire et un technicien dentaire. Cette équipe pourra être renforcée par des équipes chirurgicales pour des missions spécifiques telles que les secours humanitaires et les secours aux sinistrés.
Les NSI auront des installations d’hébergement semblables à celles de la flotte actuelle, avec un carré des officiers, un mess des chefs et des officiers mariniers, ainsi qu’un mess des matelots-chefs et matelots. L’hébergement consiste en des cabines simples pour les officiers supérieurs et le capitaine, des cabines doubles pour les officiers et les chefs, des cabines quadruples pour les officiers mariniers, et des cabines de six personnes pour le reste de l’équipage. Les toilettes sont conçues pour être non genrées avec des cabines de douche et de toilettes individuelles. Il y aura deux salles de sport, une bibliothèque, un laboratoire informatique, une salle d’instruction et de conférence et un salon de coiffure.
« Chaque service aura un bureau réservé et de nombreuses stations du Réseau étendu de la Défense seront réparties sur le navire pour assurer un excellent accès à tous les membres d’équipage », explique le Capf Henwood.
« Les NSI seront également dotés d’un réseau Wi-Fi robuste pour accroître la qualité de vie ainsi que de ports d’accès dans l’ensemble du navire afin d’offrir une connectivité pour les appareils personnels des marins et de permettre l’utilisation des futures technologies sans fil. »
Les futurs navires de soutien interarmées de la classe Protecteur sont un hommage au dévouement et aux sacrifices de générations de marins qui ont servi à bord des anciens pétroliers ravitailleurs d’escadre de la classe Protecteur portant les mêmes noms. Ainsi, les nouveaux navires perpétuent les honneurs de guerre des navires qui les ont précédés.