Un changement important ouvrant la voie à une expérience plus inclusive pour les donateurs
Par Ariane Guay-Jadah,
officière des affaires publiques de la base
Le 24 octobre 2022, la BFC Halifax a organisé une autre collecte de sang fructueuse de la Société canadienne du sang sur la base, au hangar d’exercice de l’École navale (Atlantique), qui a attiré 67 donneurs de sang en tout. Cette fois-ci, cependant, un important changement est survenu. En effet, il s’agissait de la première collecte de sang, sur la base, depuis que Santé Canada et la Société canadienne du sang ont officiellementmodifié les critères d’admissibilité à titre de donneur, qui empêchaient par le passé de nombreux homosexuels, bisexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes de donner du sang. .
Ce changement s’appuie sur des données scientifiques recueillies au cours de dernières années et représente une étape importante en matière de droits de la personne, en particulier pour les personnes, les communautés 2SLGBTQI+ et les alliés, car il favorise une sélection non sexiste fondée sur le comportement pour tous les donneurs, créant ainsi un système de don de sang plus accessible et plus équitable à l’échelle nationale.
Le commandant et gestionnaire de la clinique du Centre des services de santé des Forces canadiennes (Atlantique), le lieutenant-colonel (Lcol) Justin Keddy, était sur place à la BFC Halifax le 24 octobre pour faire son premier don de sang, libre de le faire compte tenu de ce récent changement dans l’admissibilité des donneurs.
« Pour moi, il s’agit d’un changement majeur et important », explique-t-il. « En tant qu’homme gai, en tant que personne travaillant dans les services de santé, c’est un peu comme cette grande dernière réglementation gouvernementale qui nous permet enfin de participer à ce processus (...) C'est un virage majeur et un grand pas vers la déstigmatisation de notre communauté. »
Tout au long de ses 17 années de carrière dans les Forces armées canadiennes (FAC), le Lcol Keddy a vu plusieurs occasions de donner du sang perdues en raison des restrictions liées aux critères d’admissibilité des donneurs. Ce fut le cas notamment en 2018 lors d’un déploiement dans le cadre de l’opération IMPACT en Iraq dans une installation de traitement médical. Travailler dans un environnement semi-austère avec une capacité limitée en sang total signifiait que l’équipe médicale s’appuyait fortement sur un « système de banque de donneurs ambulants » qui faisait largement appel aux membres du personnel, et particulièrement lors d’événements impliquant de nombreuses victimes. Malgré le fait qu’il était un candidat de choix en raison de son statut de donneur universel et de ses activités quotidiennes (en tant qu’administrateur, il ne traitait pas les patients et avait donc plus de latitude pour donner du sang), le Lcol Keddy s’est vu interdire de contribuer aux collectes de sang qui allaient permettre de maintenir et de sauver des vies.
« C’était très stigmatisant. C’était vraiment malheureux parce que je voulais aider, » décrit-il. « Je travaille dans les soins de santé et dans l’armée pour aider les gens, et je ne pouvais pas donner l’exemple de cette façon. »
Au cours de la dernière décennie, Santé Canada a autorisé plusieurs changements aux périodes d’exclusion des donneurs chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (passant d’une exclusion à vie à une période de cinq hands en 2013, puis d’un an en 2016 et de trois mois en 2019). La lenteur des changements, bien que frustrant pour beaucoup, a nécessité un travail de sensibilisation et de recherche essentiel qui a contribué, et y contribue toujours, à l’élaboration de critères d’admissibilité plus inclusifs relatifs aux dons de sang (et de plasma).
Ce changement récent a donné lieu à de nombreuses réflexions et à la reconnaissance des progrès réalisés en vue de favoriser une expérience plus accessible pour les donneurs et d’accroître le nombre de dons de sang permettant de sauver des vies. Pour le Lcol Keddy, la longue attente et l’anticipation ont fait de son premier don un moment mémorable et significatif : « Aujourd’hui, le fait de pouvoir donner du sang, sur la base, pour la première fois et en uniforme, est très spécial. Les anciennes barrières ont disparu et je peux maintenant contribuer, à nouveau si je suis en déploiement ou comme simple citoyen. Être capable de donner du sang est très précieux, et surtout s’il s’agit d’un donneur universel. Comme l’équipe de la Société canadienne du sang l’a mentionné plus tôt, je sauve trois vies aujourd'hui. »
Pour obtenir plus de renseignements sur les critères d’admissibilité au don de la Société canadienne du sang, cliquez ici. Pour obtenir plus de renseignements sur la façon de donner du sang et de soutenir la chaîne de vie du Canada, consultez le site de la Société canadienne du sang ici.