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Chronique de l'aumônier : Devenir plus fort grâce à l'autocompassion

La chapelle de St. Brendan à Stadacona. BFC HALIFAX

Chronique de l'aumônier : Devenir plus fort grâce à l'autocompassion

Par la Capt Robin Major, 
L’administration de la base

La compassion peut être décrite comme le fait de traiter les autres comme nous aimerions être traités, et l'autocompassion consiste à se traiter soi-même comme on traiterait un bon ami en cas de besoin. Explorons quelques mythes sur l'autocompassion et voyons comment elle peut être un moyen de devenir plus fort et en meilleure santé. 

Il existe un certain nombre de mythes sur l'autocompassion. Le premier est que l'autocompassion nous rend faibles et moins aptes à faire face à la situation. La recherche montre qu'elle implique effectivement notre faiblesse et notre vulnérabilité, mais qu'elle nous renforce en modifiant positivement notre état émotionnel et en nous faisant passer du déni à la gestion des émotions perturbatrices.

D'autres pensent que l'auto-compassion nous rend complaisants ou démotivés. En fait, la compassion nous donne la capacité de faire face à notre manque de motivation d'une manière saine, qui reconnaît nos regrets et nous libère de l'emprise de ceux-ci. De manière plus générale, l'aspect valorisant de l'autocompassion est, à long terme, un facteur de motivation nettement plus fort que les critiques négatives. Ce n'est pas que l'autocompassion n'implique aucune critique. C'est plutôt le ton particulier de l'approche qui rend l'autocompassion si efficace envers soi-même et, par extension, envers les autres. 

Un autre mythe veut que l'autocompassion soit à la fois égoïste et un exercice d'apitoiement sur soi. En ce qui concerne l'égoïsme, l'autocompassion est une sorte d'attention portée à soi-même qui aide à sortir de l'égoïsme. L'aspect non critique de l'autocompassion peut à la fois calmer les préoccupations égocentriques et ouvrir à un sentiment partagé de gentillesse envers les autres. Appliquée à l'apitoiement sur soi, l'autocompassion est en fait un antidote à l'apitoiement sur soi, nous rendant plus disposés à accepter nos sentiments difficiles et nous permettant ainsi de les traiter plus facilement. 

Revenons à notre notion initiale de compassion et d'autocompassion - traiter les autres comme nous aimerions être traités ou nous traiter nous-mêmes comme nous traiterions un bon ami.... Je vous invite à prendre un moment pour réfléchir à ce que cela signifierait pour vous. Tout d'abord, quelle est la norme de gentillesse et de respect par laquelle vous aimeriez être traité ? Traitez-vous les autres selon cette norme ? Vous ne pouvez pas contrôler la façon dont les autres agissent, mais vous pouvez fixer une norme avec vos propres actions en fonction de ce que vous aimeriez en retour, et vous pouvez nourrir les relations qui répondent à cette norme à votre avantage.

Deuxièmement, imaginez que vous vous traitez comme vous traiteriez un ami en cas de besoin. Pour tester cela, il suffit de penser à un bon ami qui s'est trouvé dans ce type de situation et de se souvenir de la manière dont vous lui avez parlé. Si l'amour vache a sa place, lorsque quelqu'un souffre vraiment, lui offrez-vous de l'amour vache ou plutôt une oreille attentive ? À l'inverse, rappelez-vous une situation difficile à laquelle vous êtes confronté ou avez été confronté récemment et dont vous vous êtes adressé à un ami ou à un membre de votre famille pour en parler. Comment vous a-t-il parlé ? Probablement d'une manière réconfortante qui lui était propre. Et si vous vous imaginiez vous-même dans une situation difficile, sans personne à qui parler ? Pourquoi ne pas être cet ami compatissant, bienveillant et valide pour vous-même, en vous parlant comme une voix souffrante et compatissante à la fois ? C'est l'essence même de l'autocompassion, qui, comme toute compétence, requiert de la pratique. 

Je vous souhaite de développer votre voix compatissante. Elle vous rendra plus fort et plus sain face aux défis de la vie.