
Chronique de l'aumônier : Flotter, se déplacer, combattre
By Padre Lt(N) Stephen Cogswell,
Aumônier de la flotte
« Flotter, se déplacer, combattre. »
Cela vous dit quelque chose ? Si vous vivez depuis longtemps près de la côte et que vous occupez un poste opérationnel, il y a de fortes chances que vous ayez suivi le Programme d’instruction sur l’environnement naval (PIEN). Il s'agit d'un cours que tous les marins doivent suivre avant de prendre la mer avec la Marine royale canadienne (MRC). Une partie de cette formation consiste à comprendre les priorités en matière de contrôle des avaries en mer : flotter, se déplacer, combattre. Le concept est assez simple : pour gagner une bataille, le navire doit combattre. Pour combattre, le navire doit se déplacer. Pour se déplacer, le navire doit flotter. En d'autres termes, avant de pouvoir penser à toute autre priorité maritime, vous devez au moins être capable de flotter.
Gardez cela à l'esprit.
Récemment, j'ai eu une conversation trop fréquente avec un membre de la MRC qui faisait face à des difficultés « sur le front intérieur » tout en gérant une saison de navigation très chargée. Le marin se trouvait donc dans une situation très tendue, tiraillé entre deux intérêts concurrents : prendre le temps de se concentrer sur la stabilité de sa vie familiale ou aller de l'avant avec les exigences de sa carrière.
Dans ce genre de conversation, j'écoute surtout pour essayer de comprendre la situation de la personne. Même en tant qu'aumônier, je ne donne pas nécessairement de conseils ou d'orientations précises, sauf si la personne le demande expressément. Même dans ce cas, j'essaie de rester mesuré dans mes conseils afin de laisser une marge de manœuvre pour la prise de décision autonome. Dans cette conversation, cependant, l'occasion s'est présentée de réfléchir : peut-être est-ce le bon moment pour vous de vous concentrer sur ce qui est le plus urgent actuellement. Peut-être est-ce le moment idéal pour vous de vous concentrer simplement sur le simple fait de flotter.
Pour de nombreux marins, le plus difficile n'est pas de mener à bien une carrière difficile, d'avoir trop de tâches secondaires à accomplir ou même de terminer une mission de six mois sans encombre. C’est de faire une pause.
Avec une introspection honnête, accepter la réalité qu'il est peut-être temps, pendant un certain temps, de se concentrer simplement sur le fait de rester à flot peut être une étape difficile mais essentielle à franchir. Car, pour reprendre une expression courante, à quoi aurait servi de réarranger les chaises longues sur le Titanic ? Si vous ne pouvez pas au moins rester à flot, rien d'autre n'a d'importance.
Prenez plutôt le temps de colmater les brèches et d'éteindre les incendies afin de pouvoir rester à flot et, avec le temps, avancer, afin de pouvoir reprendre le combat le moment venu. Il y a beaucoup de gens qui sont bien placés pour vous aider, à commencer par les aumôniers de notre équipe ici à la BFC Halifax. Si vous avez besoin de parler à quelqu'un, même pour la première fois, n'hésitez pas à tendre la main. Je pense que vous serez heureux de l'avoir fait.