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Les handicaps cachés et les difficultés des aidants sont au cœur du débat de la JIPH  

Le Mat 1 Sidney Riutta partage son histoire lors du panel de discussion sur la Journée internationale des personnes handicapées à la BFC Halifax le 3 décembre.
LA CPL MORGAN LEBLANC

Les handicaps cachés et les difficultés des aidants sont au cœur du débat de la JIPH  

Par Nathan Stone,
L’équipe du Trident 

Une foule nombreuse s'est jointe aux membres de la GCDPH pour marquer l'occasion et écouter les intervenants.
LA CPL MORGAN LEBLANC

Les triomphes et les défis des membres de la communauté de la défense atteints d'un handicap, ainsi que ceux des personnes qui leur prodiguent des soins, ont fait l'objet d'une table ronde marquant la Journée internationale des personnes handicapées (JIPH) à la base des Forces canadiennes d'Halifax le 3 décembre.  

Le Groupe consultatif de la défense pour les personnes handicapées (GCDPH) d'Halifax a organisé la discussion dans la salle de bal de la tour Juno. Les panélistes étaient des membres actifs et retraités des Forces armées canadiennes (FAC), des travailleurs civils de la défense et des partenaires d'organisations communautaires.  

L'événement visait à permettre aux intervenants handicapés de raconter leur propre histoire. La plupart des intervenants avaient des handicaps « cachés », c'est-à-dire des handicaps qui ne sont pas visibles sur le corps. 

Chad Creaser, membre de la GCDPH, qui a des handicaps cachés, a été diagnostiqué comme souffrant de TDAH et d'autisme à 42 ans. Il a déclaré que les personnes souffrant de handicaps cachés ont besoin d'un soutien au même titre que les personnes souffrant de handicaps visibles et que les handicaps cachés sont courants.  

« Il y a tellement de personnes souffrant de handicaps cachés autour de nous en permanence. » 

Le matelot de première classe (Mat 1) Sidney Riutta a révélé qu'il souffrait d'un handicap caché après avoir subi une lésion cérébrale à la suite d'un accident de voiture en 2022.  

Le Mat 1 Riutta s'est réveillé à l'hôpital deux jours après la collision, avec de graves lésions cérébrales. Il a été hospitalisé pendant trois semaines et on lui a diagnostiqué une épilepsie post-traumatique. Plus tard, il subit une crise d'épilepsie qui lui fait perdre six mois de mémoire. 

Depuis lors, il a dû accepter les changements dans sa perception du monde et dans la manière dont son cerveau traite les informations.  

Il a déclaré que sa blessure l'avait rendu « plus ouvert et plus empathique » à l'égard de ceux qui l'entourent.  

En raison de sa blessure, le Mat 1 Riutta sera finalement libéré pour des raisons médicales. Avant cela, il espère obtenir le grade de matelot-chef. Il garde une attitude positive et veut que les autres sachent qu'ils peuvent surmonter les difficultés liées aux handicaps. 

« On peut tout surmonter... Je ne regrette pas ce qui s'est passé, je n'échangerais ma vie pour rien au monde », a-t-il déclaré. 

Le coprésident civil du GCDPH, Allen Turner, a parlé de l'importance des aidants des personnes handicapées et de la nécessité de les reconnaître et de les soutenir. Il a fait remarquer qu'un travailleur sur trois au Canada est également un aidant. 

Le lieutenant de vaisseau (Ltv) Rick Mamye, coprésident militaire adjoint des GCDPH, est un soignant et a partagé son expérience en tant que père d'un enfant handicapé pendant son service en tant qu'officier de la Marine royale du Canada. Son fils a perdu la vue et une partie de sa motricité fine en raison d'un problème de santé non encore diagnostiqué.  

Il a décrit les difficultés rencontrées par sa famille pour gérer ses déploiements et les rendez-vous médicaux constants de son fils. Il a expliqué que lors d'un déploiement à bord du navire canadien de Sa Majesté Montréal en 2023, son fils a été retiré de l'école en raison d'une grève du personnel de soutien, ce qui a causé du stress et de l'inquiétude à sa famille.

« C'est un véritable gouffre émotionnel. » 

Le Ltv Mamye a déclaré qu'il y a un stigmate attaché aux soignants dans les forces armées qui demandent des aménagements lorsqu'il s'agit d'affectations et de déploiements, et il a encouragé les officiers supérieurs à reconnaître les difficultés auxquelles les soignants sont confrontés. 

Des intervenants du Bureau de gestion des invalidités, de la Tetra Society, de Sport aveugle Nouvelle-Écosse et du Centre de services de santé des Forces canadiennes (Atlantique) ont donné un aperçu des services qu'ils fournissent et de leurs expériences individuelles en tant que personnes handicapées ou soignants. 

Pour clore l'événement, le Ltv Mamye a invité les participants à prendre en considération les points de vue exprimés par les panélistes et à réfléchir à la manière dont ils peuvent contribuer à créer un environnement plus inclusif pour les personnes qui vivent avec un handicap dans leur vie. 

« Dans des moments comme celui-ci, il s'agit de s'éduquer pour éliminer les barrières pour les autres. »